A l'enfant que je n'aurai pas
Résumé
L'essai d'Elisabeth Badinter intitulé Le Conflit soulignait, l'an passé, la dureté de l'injonction faite aux femmes par l'obligation non seulement d'être mères, mais de l'être absolument, dans un fantasme de perfection typique d'une société où la sphère privée est devenue un spectacle permanent. En écrivant à l'enfant qu'elle a choisi de ne jamais concevoir, Linda Lê s'affranchit du monde en général pour poser un regard strictement personnel sur sa volonté de ne pas devenir mère. Ce travail autobiographique lui permet d'éclairer les premiers jalons qui, dans l'enfance, préparent l'expression de sa liberté d'adulte. La figure étouffante de la mère et une adolescence passée dans un monde exclusivement féminin contribuent à forger un désir de soi, aussi évident que douloureux à porter dans le regard de l'autre, et plus particulièrement de cet homme, S. Car l'homme qu'elle aime veut avoir des enfants. Chaque jour il tente de lui montrer que son refus se fonde sur l'erreur : erreur d'analyse, trop intellectuelle ; erreur ontologique d'un égocentrisme qui aurait mal tourné ; erreur personnelle, d'une peur jamais confrontée, etc. La narratrice, elle, en lieu et place d'idées toutes faites, voit défiler de simples images, précises et palpables : celle d'un enfant qu'elle ne saurait pas aimer, quelle que soit son identité, et celle d'un écrivain qui perdrait forcément la sienne à l'éduquer. "On ne part pas à la conquête du Graal avec une poussette", écrivait Karen Blixen. Et là où l'expression de la liberté devient intolérable aux yeux des notaires de ce monde exigeant une conversion systématique au modèle de la famille, la narratrice écarte toute forme de dureté, toute prétention à une règle édifiée à d'autres qu'elle-même. Bien au contraire, c'est toute la douceur de son amour qu'elle offre à cet enfant qui n'existera jamais, mais vit sans cesse, à chaque seconde, dans l'imaginaire lumineux de sa conceptrice.
Lu par :
Carole de Lépine
Genre littéraire:
Roman : au sens large et aventures
Durée:
1h. 3min.
Édition:
Paris, NIL, 2011
Numéro du livre:
30611
Produit par:
Association Valentin Haüy
ISBN:
9782841115631
Collection(s):
Les affranchis
Documents similaires
Lu par : Michel Audian
Durée : 5h. 17min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 32639
Résumé:L. a failli être emportée par une rupture d'anévrisme. Elle a cependant échappé à la mort. Elle venait de faire paraître un essai sur les amours occultées de trois passionnées, trois "aimantes inouïes", selon l'expression de Rilke, qui ont vécu dans l'ombre de grands hommes : Taos Amrouche, l'amante de Jean Giono, Catherine Pozzi, la Béatrice de Paul Valéry, Camille Claudel, la "divinité" de Rodin. Rendue à la vie, L. fait retour sur ce qui a compté dans son existence : les livres et l'écriture d'une part, de l'autre deux personnages dont on pourrait dire que tout les oppose : B. , le compagnon des dernières années, le grand rationaliste, et Roman, un jeune homme né à Montevideo, arrivé en France à l'âge de six mois, qui est de ces égarés qu'on dit " fous ". Pour L. , qui est à la poursuite d'un rêve, celui de découvrir en l'autre un frère de substitution, un véritable alter ego, Roman joue le rôle du jumeau perdu et retrouvé. La passion, la folie et la mort cheminent de concert dans ce tableau d'une résurrection, dont le dernier mot pourrait bien être l'impossible quête, la quête d'un double sublimé en qui s'exiler.
Lu par : Manon
Durée : 8h. 2min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 29190
Résumé:Un jeune journaliste parisien de passage au Havre découvre un roman d'un dénommé Antoine Sorel. Choc esthétique, l'homme cherche à en savoir plus sur l'écrivain qui le fascine et apprend le lendemain de sa découverte qu'il s'est suicidé. Il commence des investigations chez les proches du défunt pour dresser un portrait de cet homme mystérieux.
Lu par : Isabelle Le Quellec
Durée : 3h. 40min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 68325
Résumé:Une femme s’adresse à sa mère. Sa mère qui vient de mourir, sa mère qui répétait, les derniers mois de sa vie, comme un refrain de liberté : Je ne répondrai plus jamais de rien. Quelles raisons, quels mystères justifiaient cette phrase obstinée ? Linda Lê explore les rapports qui lient une mère et sa fille, abandonnées par un « mari » qui a refusé d’être un « père ». Cet homme n’a jamais renoncé à son amante, additionnant le mensonge à l’esquive ou la tricherie. Comment répondre à la rivalité ? Comment ne pas céder à la mélancolie destructrice, relever le défi, refuser la défaite ? C’est l’histoire d’un homme qui conquiert avant de fuir. C’est l’histoire d’une femme qui semble avoir pardonné, parce qu’il est si difficile d’aimer. C’est l’histoire d’une fille qui se rebelle et cherche la vérité. C’est enfin l’histoire d’Adrien, le compagnon présent, traducteur et peintre bienveillant, un homme qui est là. Par ce quatuor de personnages, Linda Lê nous donne un condensé de l’humanité, décrivant les émotions les plus secrètes, éclairant les instincts de survie. Écrire comme acte libératoire.
Lu par : Jacqueline Itkiss
Durée : 7h.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 26304
Résumé:Un homme vient de mourir. Du fond de sa tombe au cimetière de Bobigny, il évoque, sur un ton qui n'a rien de tragique, mais au contraire ironique et presque joyeux, les péripéties qui ont marqué la dernière année de sa vie d'exil en France. Il n'est pas le seul à se confier. Sa femme, Lou, sa fille, Laure, une adolescente gothique, légèrement déjantée, et une mystérieuse beauté eurasienne, Ulma, se racontent aussi tour à tour, de façon comique ou déchirante. En une journée, de l'aube au crépuscule, ce quatuor exhume le passé. Il y a dans ces pages une grand-mère toute dévouée à sa petite fille, un cadre du Parti Communiste vietnamien qui n'a pas assumé son rôle de père, une ancienne hippie nostalgique des folles années soixante-dix, des personnages bataillant pour échapper aux conventions, mais tout, finalement, tourne surtout autour du séisme qui a provoqué un bouleversement dans le quotidien d'une famille jusque-là sans histoire.
Lu par : Manon
Durée : 4h. 18min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 28057
Résumé:Deux hommes détiennent le pouvoir absolu sur Zaroffcity : le Grand Guide et Karaci, son ministre de l'intérieur. Mariée de force à ce dernier, Una rejoint le rang des résistants.
Lu par : Béatrice Leroux
Durée : 4h. 52min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 37364
Résumé:Un étudiant et une photographe, nés en Europe de parents vietnamiens, entament une correspondance autour de la photographie d'une célèbre chanteuse vietnamienne exilée aux Etats-Unis puis à Paris, ayant fui juste avant la capitulation de Saïgon face aux troupes communistes, le 30 avril 1975. Il enquêtent sur la vie de cette femme, mêlant art, amour, guerre, révolution et exil.
Lu par : Gérard Pliquet
Durée : 2h. 6min.
Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 73841
Résumé:Une évocation des destins croisés et singuliers du poète russe Ossip Mandelstam (1891-1938) et de l'homme d'Etat vietnamien Hô Chi Minh (1890-1969). Ces deux personnalités, qui se sont rencontrées en 1923 à Moscou, ont lutté pour l'indépendance de leurs pays respectifs. L'auteure souligne leur proximité : écoute du monde, désir de lutte et d'effraction.
Lu par : Suzanne Bettens
Durée : 6h. 36min.
Genre littéraire : Roman historique/biographique
Numéro du livre : 19076
Résumé:Écrivain et académicien dans le Paris de l'avant-guerre, Paul-Jean Husson s'est désormais retiré dans une petite ville de Normandie pour se consacrer à son oeuvre, émaillée d'un antisémitisme « patriotique ». Lorsque la guerre éclate et que son fils Olivier rejoint la France libre, il prend en charge la protection de sa belle-fille, Ilse, une Allemande aux traits aryens et à la blondeur lumineuse. Sa beauté fait surgir en lui un éblouissement bientôt en contradiction avec toutes ses valeurs, car il découvre qu'Ilse est juive, sans toutefois parvenir à brider l'élan qui le consume. Peu à peu, l'univers si confortable du grand écrivain pétainiste, modèle de bon bourgeois enkysté dans ses ambivalences, vacille. Les secrets de familles sortent comme autant de cadavres de leurs placards et à l'heure ou son existence torturée est percée à jour par une Occupation aux effets ontologiques imprévisibles, seule une lettre adressée au commandant de la Kreiskommandantur peut permettre à Husson de sauver la face. C'est en salaud imaginaire que Romain Slocombe porte en lui une lettre jamais écrite, une lettre de délation ; il prouve ainsi que la part la plus vile de l'âme humaine ne trouve de meilleure place ou se révéler que dans le genre épistolaire.
Lu par : Stéphane Meuleau
Durée : 1h. 22min.
Genre littéraire : Essai/chronique/langage
Numéro du livre : 32067
Résumé:Lettre de sa fille à René Goscinny. Elle décrit la rupture que sa mort a causé dans sa vie et celle de sa mère, les souvenirs qu'elle garde de lui, les pères de substitution dont elle s'est entourée, etc.
Lu par : Jocelyne Corbaz
Durée : 1h. 17min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 18285
Résumé:Yvetot, un dimanche d'août 1950. Annie a dix ans, elle joue dehors, au soleil, sur le chemin caillouteux de la rue de l'Ecole. Sa mère sort de l'épicerie pour discuter avec une cliente, à quelques mètres d'elle. La conversation des deux femmes est parfaitement audible et les bribes d'une confidence inouïe se gravent à jamais dans la mémoire d'Annie. Avant sa naissance, ses parents avaient eu une autre fille. Elle est morte à l'âge de six ans de la diphtérie. Plus jamais Annie n'entendra un mot de la bouche de ses parents sur cette soeur inconnue. Elle ne leur posera jamais non plus une seule question. Mais même le silence contribue à forger un récit qui donne des contours à cette petite fille morte. Car forcément, elle joue un rôle dans l'identité de l'auteur. Les quelques mots, terribles, prononcés par la mère ; des photographies, une tombe, des objets, des murmures, un livret de famille : ainsi se construit, dans le réel et dans l'imaginaire, la fiction de cette " aînée " pour celle à qui l'on ne dit rien. Reste à savoir si la seconde fille, Annie, est autorisée à devenir ce qu'elle devient par la mort de la première. Le premier trio familial n'a disparu que pour se reformer à l'identique, l'histoire et les enfances se répètent de manière saisissante, mais une distance infranchissable sépare ces deux filles. C'est en évaluant très exactement cette distance que l'auteur trouve le sens du mystère qui lui a été confié un dimanche de ses dix ans.
Lu par : Christine Leonardi
Durée : 2h. 2min.
Genre littéraire : Nouvelle
Numéro du livre : 19916
Résumé:Un ciel bleu, une église, un mariage, une foule rassemblée pour célébrer l'amour, la montée vers l'autel, une mariée souriante... Une mariée aux yeux brouillés de larmes qui s'enfuit, laissant derrière elle l'homme de sa vie. C'était un an plus tôt, et la narratrice n'a plus jamais revu celui qu'elle a choisi de ne pas épouser. Elle souffre: il lui manque, elle lui écrit. Malgré son apparence criminelle, cette fuite devait sauver un homme et une femme de ce qu'ils repoussaient tous deux au début de leur passion: les conventions, les automatismes, la résignation. Elle se croyait aimée et donc comprise; mais en cours de route, rattrapé par les réflexes du conformisme, il a oublié qu'elle ne lui avait jamais demandé de quitter sa femme, qu'elle aimait être sa maîtresse, qu'elle ne voulait pas d'enfant, et que l'amour qu'elle lui portait était absolu, puisqu'il était aussi amour de sa liberté. Or, la liberté semble demeurer le plus encombrant des cadeaux... À force d'entendre les héritières du féminisme décréter qu'une femme n'est jamais «complète» si elle ne devient pas épouse et mère, un homme peut-il admettre un discours différent de la part de celle avec qui il souhaite partager sa vie? N'a-t-il pas, d'ailleurs, été forgé, éduqué, dressé par sa propre mère à ne jamais concevoir aucune autre représentation de la femme? Avec l'originalité qui la caractérise, Pia Petersen pénètre dans la grande tragédie de l'incompréhension entre hommes et femmes pour observer le sentiment amoureux et son asservissement aux moeurs d'une époque. Depuis les paradoxes d'un temps ou «le mariage et les enfants pour tous» se cogne à la valse des divorces et au surpeuplement, jusqu'aux vices cachés des esthétiques littéraires féminines, elle mène une savoureuse exploration de nos instincts primaires.
Lu par : Jocelyne Corbaz
Durée : 1h. 11min.
Genre littéraire : Biographie/témoignage
Numéro du livre : 18613
Résumé:Fils unique choyé par des parents qui mènent une vie modeste, Yves Simon a passé son enfance à regarder ces deux êtres s'aimer d'un amour fou et s'épuiser chaque jour à affronter des fins de mois difficiles. Comme la rive dorée de Zurich, Contrexéville exhibe ses opulentes villas, et un petit garçon qui perçoit déjà la dure condition infligée au monde ouvrier est initié au courage et à la joie par un couple déjà légendaire pour lui. Mais un adolescent qui est soudain happé par la folie des années 60, qui assiste à la naissance du rock, à la révolution Dylan, et découvre les jupes des filles sur les scooters peut-il encore seulement voir tout l'amour que lui voue son père ? Sans en avoir conscience, il embrasse l'avenir qu'il fera sien avec la bénédiction d'un cheminot ancré, lui, dans un univers d'humilité et de discrétion incompatible avec les ardeurs de la jeunesse.