Contenu

La démocratie contre les experts: les esclaves publics en Grèce ancienne

Résumé
Supposons un instant que le dirigeant de la Banque de France, le directeur de la police et celui des Archives nationales soient des esclaves, propriétés à titre collectif du peuple français. Imaginons, en somme, une République dans laquelle certains des plus grands serviteurs de l'Etat seraient des esclaves. Ils étaient archivistes, policiers ou vérificateurs de la monnaie : tous esclaves, quoique jouissant d'une condition privilégiée, ils furent les premiers fonctionnaires des cités grecques. En confiant à des esclaves de telles fonctions, qui requéraient une expertise dont les citoyens étaient bien souvent dénués, il s'agissait pour la cité de placer hors du champ politique un certain nombre de savoirs spécialisés, dont la maîtrise ne devait légitimer la détention d'aucun pouvoir. Surtout, la démocratie directe, telle que la concevaient les Grecs, impliquait que l'ensemble des prérogatives politiques soit entre les mains des citoyens. En rendant invisibles ceux qui avaient la charge de son administration, la cité conjurait l'apparition d'un Etat qui puisse se constituer en instance autonome et, le cas échéant, se retourner contre elle. Que la démocratie se soit construite en son origine contre la figure de l'expert gouvernant, mais aussi selon une conception de l'Etat qui nous est radicalement étrangère, voilà qui devrait nous intriguer.

Pas disponible en CD.

Durée: 8h. 37min.
Édition: Paris, Seuil, 2015
Numéro du livre: 30851
ISBN: 9782021123623
Collection(s): L'Univers historique,
CDU: 931

Documents similaires

Lu par : Paula Viala
Durée : 14h. 5min.
Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 74619
Résumé:L’Espagne du XIe siècle, qui s’appelait alors al-Andalus, est devenue un modèle d’abondance et de tolérance dans l’imaginaire contemporain. Dans ce territoire conquis par les musulmans, les trois religions monothéistes cohabitent avec plus ou moins de bonheur. Si l’agriculture est riche, la culture intellectuelle ne l’est pas moins, avec ses grandes bibliothèques et ses universités concurrentes qui créent un vivier d’innovations politiques, sociales et poétiques.
Lu par : Richard Lemal
Durée : 14h. 48min.
Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 38741
Résumé:En s'appuyant sur les correspondances rédigées par les acteurs des journées révolutionnaires, l'historien restitue le sens des événements et des engagements au plus près de la façon dont ils furent vécus. Il cherche ainsi à comprendre comment l'élan démocratique de 1789 a pu donner naissance à la Terreur en 1793
Lu par : Xavier Coiffard
Durée : 14h. 54min.
Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 66140
Résumé:Au moins 500 000 combattants, autant de morts, civils dans leur écrasante majorité, plus de 5 000 villages biélorusses incendiés, dont plus de 600 entièrement détruits avec toute leur population : derrière ces chiffres s'esquisse la tragédie du plus puissant mouvement de résistance armée à l'occupation nazie en Europe. Ce livre rend leur voix aux partisans soviétiques, combattants aguerris menant une guerre impitoyable, qui se levèrent dans les forêts et marécages de Biélorussie, d'Ukraine et de Russie pour défendre la liberté et la patrie de Staline. Grâce à un patient croisement des sources allemandes et soviétiques, l'auteur propose une plongée au coeur de cette apocalypse européenne méconnue. Dans leurs gestes, leurs mots, dans leurs violences, leurs souffrances, mais aussi leurs rêves, leurs fêtes, les partisans prennent corps. Ainsi s'esquisse le drame de Soviétiques ordinaires pris dans l'affrontement cataclysmique de deux totalitarismes. De l'utopie violente qu'ils portaient, il ne reste aujourd'hui que des deuils inachevés, cicatrices toujours ouvertes de guerres civiles dont on ne peut parler. Au-delà des mythes, le livre offre une réflexion sur les modalités de la radicalisation, de la brutalisation et de la spirale de violence qui ont déchiré ces " terres de sang " au milieu du XXe siècle. Masha Cerovic est maîtresse de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Elle travaille sur les violences de guerre et la guerre irrégulière en Russie et en URSS.
Durée : 28h. 24min.
Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 67739
Résumé:Résumé : Voici une histoire par dates du VIIe au XXe siècle, riche en surprises, qui rend compte des profonds renouvellements qui ont transformé notre vision de ce qu'on appelait autrefois les " Grandes Découvertes ". Les dates " canoniques ", revisitées à l'aune d'une réflexion critique sur les raisons de leur élection par les chronologies officielles, alternent avec les dates " décalées " qui font surgir des paysages et des personnages méconnus. Il est ici question de détricoter le discours qui, associant exploration du monde et " entrée dans la modernité ", en réserve le privilège et le bénéfice à l'Europe, et, pour ce faire, de documenter d'autres voyages au long cours – extra-européens. Il est également question, prenant le contre-pied d'une histoire héroïque des expéditions lointaines qui en attribue le mérite à quelques singularités, de rappeler qu'il faut beaucoup d'illusions, et plus encore d'intérêts, pour faire un " rêve ", et que Christophe Colomb n'aurait jamais appareillé sans les vaisseaux des frères Pinzón. Il s'agit ainsi de substituer des lieux, des instants et des visages aux cultures en carton-pâte et aux croyances en papier mâché ; de donner à voir les échecs autant que les réussites, les naufrages dans les estuaires de la même façon que les entrées triomphales dans les cités soumises ; d'inclure amiraux ottomans, navigateurs chinois, interprètes nahuatls et pilotes arabes dans le musée imaginaire de l'histoire globale ; de mettre en lumière tout un petit peuple d'assistants et d'auxiliaires, de sherpas et de supplétifs (que serait Magellan sans le Malais Enrique ? ou Cortés sans la Malinche ?) ; de passer outre une histoire au masculin en rendant droit de cité aux voyageuses et aux exploratrices ; et enfin de prêter une égale attention aux êtres et aux choses, sachant que, s'il faut une nef pour traverser un océan, une vague ou un bacille suffisent à la vider de ses occupants. Ce sont donc à la fois une autre histoire du monde et une autre histoire de l'Europe qui se dévoilent au fil des 90 récits d'aventures proposés par 80 des meilleurs historiennes et historiens de ces questions.
Lu par : Louis Belon
Durée : 8h. 41min.
Genre littéraire : Société/économie/politique
Numéro du livre : 25310
Résumé:L'auteur étudie la sous-culture (mode de vie, comportements, prises de risque, activités délinquantes et festives, système de représentation) des groupes fermés touchant une partie de la jeunesse. Ces analyses concernent nombre de jeunes de milieu populaire précarisé, avec un effet miroir grossissant pour les bandes, eu égard à l'absence d'interlocuteurs extérieurs et au système de normes déviantes du groupe. Les situations de prise de risque inconsidéré au volant sont éclairantes quant à la compréhension de leur comportement.
Lu par : Gisèle Vincent
Durée : 1h. 59min.
Genre littéraire : Société/économie/politique
Numéro du livre : 21701
Résumé:Dans deux minutes, l'antenne. Moment délicat où l'invité se décompose. Ses mains tremblent. Le faire rire. Où ai-je mis ma fiche ? Le distraire. Lui dire deux mots pour qu'il sente que j'ai compris ce qu'il vient défendre. Tenter une question comme on trempe un orteil dans la mer. Faire une gaffe, renverser mon verre, bafouiller, qu'il sache que c'est permis. Essais de voix. je mets mon casque. Mon casque c'est ma maison, mon cocon. J'écoute fort, à l'intérieur du son. J'entends les fêlures de sa voix, son souffle. Tout s'entend, la voix mouillée, la voix qui tremble, celle qui sourit, qui réclame. Les plaintes les plus lointaines sont inscrites dans la voix et les rires de l'enfance. Toutes ces voix qui s'envolent, invisibles et réelles. Est-ce bien raisonnable de déranger un satellite pour nos élucubrations ? Surtout ne jamais se poser cette question avant une émission.
Lu par : Etienne Maignen
Durée : 8h. 52min.
Genre littéraire : Société/économie/politique
Numéro du livre : 22276
Résumé:Baiser au cul du Diable, cuisson et dégustation de bébés, sabbats... Du XVe à la fin du XVIIe siècle, les aveux des sorcières, rapportés par les inquisiteurs et les magistrats, alimentent la démonologie : c'est par l'accouplement avec Satan que les sorcières obtiendraient leurs pouvoirs maléfiques. La sorcellerie : un " crime " de femmes ? Elles ont fourni 80 % des condamnés au bûcher. Pour Armelle Le Bras-Chopard, loin d'être secondaires, la féminité et le fantasme de sa dangerosité seraient le mobile même de cette persécution. Un phénomène plus politique que religieux, aboutissant à la construction au masculin de l'Etat moderne, et qui disparaîtra une fois les femmes assujetties sous la Loi. Aujourd'hui, avec la place grandissante des femmes dans l'espace public, les sorcières seraient-elles de retour ? Pourquoi avoir peur de la mixité des sexes ? Il ne s'agit pas de " partager le gâteau ", simplement d'en modifier la recette, sans craindre qu'une sorcière y introduise quelque poison diabolique !
Durée : 4h. 10min.
Genre littéraire : Société/économie/politique
Numéro du livre : 24639
Résumé:Pourquoi l'arme nucléaire semble-t-elle faire un " retour en force " dans les relations internationales ? A quoi servent ces armes dans le monde d'aujourd'hui ? Le risque de terrorisme nucléaire est-il réel ? A l'heure où l'Iran et la Corée du nord mettent en danger le régime de non-prolifération nucléaire, et au moment où le refroidissement des relations entre les Etats-Unis et la Russie annoncerait, pour certains, une nouvelle guerre froide ", cet ouvrage décrit et analyse l'ensemble des problématiques associées à l'arme nucléaire. De la conception technique des armes jusqu'aux débats sur la dissuasion nucléaire en passant par la composition des arsenaux, il propose ainsi les clés essentielles pour une lecture géopolitique du nucléaire.
Lu par : Daniel Schreiber
Durée : 9h. 32min.
Genre littéraire : Société/économie/politique
Numéro du livre : 21404
Résumé:36, quai des Orfèvres. Au cœur de Paris, c'est le siège de " la maison de la mort " : la Brigade criminelle. Jusqu'à présent, les policiers de cette brigade restaient une énigme, cultivant la discrétion, préservant le secret. Pourtant, la fascination générale pour les faits divers les place à longueur d'année sous les feux des projecteurs. Combien de romans ou de films noirs ont-ils inspirés ? Ce livre, véritable enquête intime au sein de l'institution policière, entend leur donner la parole pour la première fois, fouiller leur passé et leur présent, leurs motivations, leurs regrets et leurs peurs, car on ne sort pas indemne d'une fréquentation quotidienne de l'atroce. Pierre Jouve a réussi à convaincre les chefs de la " Crime " de dévoiler le fonctionnement intime de cette machine à combattre le meurtre. De Richard Durn, l'auteur du massacre de Nanterre, à Guy Georges, le serial killer de jeunes femmes, en passant par les caïds du Milieu et les tristement " banales " affaires de meurtre, les policiers de la Brigade criminelle livrent leurs émotions à vif et nous emmènent dans les duretés inouïes de ces confrontations, généralement dissimulées pour préserver les citoyens. Brigade d'élite, historique, la " Crime " est faite de chair, d'intelligence, d'échecs, de subtilités et de brutalités. Elle porte pourtant un regard sans concession, mais optimiste sur la République, sur la société, sur nous-mêmes, du fond du puits judiciaire et criminel dans lequel elle est immergée.
Lu par : Evelyne Fournier
Durée : 5h. 36min.
Genre littéraire : Société/économie/politique
Numéro du livre : 25326
Résumé:Trois mille disparitions sont signalées chaque année en France, dont trois seulement font l'objet d'une procédure criminelle... qui n'aboutit pas toujours. Bien souvent, dans les plus ténébreuses de ces affaires, on ne peut que constater l'absence définitive du corps de la victime. Roger-Louis Bianchini revient sur ces histoires énigmatiques de « crimes sans cadavres » : parfois, la police a recueilli des aveux complets ; parfois, les preuves accablantes s'accumulent, sans que jamais le meurtrier ne reconnaisse les faits. Une grand-mère anodine peut cacher une « mémé flingueuse », découpant à la meuleuse à ciment le corps d'un amoureux volage. Un bon père de famille peut avouer en sanglotant avoir étranglé sa maîtresse, son fils et son chien... avant de les couper en morceaux. Les enquêtes sans cadavres se referment généralement trop vite sur des meurtres passionnels ou crapuleux. Journaliste pugnace, l'auteur a repris le fil d'investigations oubliées, rencontré des témoins négligés en leur temps et cherché à éclairer les aspects les plus mystérieux de ces crimes. Glaçant comme un polar.
Lu par : Benjamin GUY
Durée : 6h. 47min.
Genre littéraire : Société/économie/politique
Numéro du livre : 24499
Résumé:« Si vous n’êtes romain, soyez digne de l’être. » Pendant quinze siècles, ce vers de Corneille a porté l’ambition française : être reconnue comme l’héritière de Rome, de son Etat, de sa langue, de sa manière unique d’assimiler les étrangers – à la fois hautaine et égalitaire – et même de sa façon d’imposer la paix en Europe. Dans son style à la fois documenté, précis et paradoxal, Eric Zemmour raconte cette obsession autour de laquelle s’est tissé notre roman historique national. Philippe Auguste, Louis XIV, Napoléon, Clemenceau croient toucher au but. Mais à chaque fois un croc-en-jambe les fait chuter, tantôt la puissance anglo-saxonne – notre « Carthage » – ou bien la force allemande – notre meilleure élève. A chaque fois aussi, la France s’invente des raisons d’y croire à nouveau, que celles-ci s’appellent les colonies, De Gaulle ou l’Europe. Sauf qu’aujourd’hui la mécanique impériale est cassée. Comme si nous vivions déjà à l’heure de la chute de l’Empire, submergés par de nouveaux « barbares »…
Lu par : Jacqueline Grau
Durée : 2h. 54min.
Genre littéraire : Société/économie/politique
Numéro du livre : 24488
Résumé:Extrait de la couverture : "Dans les tribus nomades du Sahara, la femme Touarègue joue un rôle primordial dans la société. De toutes les femmes africaines c'est sans doute elle qui a le plus de liberté. Le dicton, 'c'est le ventre de la mère qui tient l'enfant' expliquerqit la filiation matrilinéaire et le pouvoir de la femme. Au fil d'une vie, dans un campement du Sahel nigérien, avec la naissance, l'enfance, le mariage, la maturité, la vieilesse, nous découvrons son inconstestable autorité. Elle est le pilier central qui soutient la tente. Elle est la tente elle-même puisque celle-ci lui appartient et que son époux n'en est que l'hôte. Jean Secchi et Maguy Vautier ne se prétendentni ethnoloogues, ni sociologues mais connaissant le terrain, ils se sont épris de ce peuple qui arrive à survivre dans un environnement difficle et envoûtant. C'est un hymne d'amour et de poésie pour un ethnie qui ne doit pas disparaître et dont la Femme est le symbole de cette espérance."