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La lettre de novembre : Par hasard…ou par nécessité

"Le hasard est le plus grand romancier du monde..." 
 Balzac, Avant-propos à La Comédie humaine

"L’excès en tout est un défaut, j’en conviens. Donc, ne pas jouer du tout, c’en est un."
 Sacha Guitry, Mémoires d’un tricheur

Moment suspendu, des coeurs qui tremblent, ceux de finalistes l'instant d'avant l'annonce, tandis que le jury s'essuie les lèvres de la graisse des ripailles et qu'il sait déjà, comme un croupier à la fois sage et véreux, qui parmi ceux qui ont pariés sur le rouge ou sur le noir remportera  - a remporté - la mise. Mais les jeux ne sont jamais totalement "faits" : une autre vie commence pour les textes - qu'ils aient ou non gagné de prix - car le plus grand jury ce sont vos yeux et vos oreilles.

Le polar du mois : Le prix du hasard

Irène Jaggi est devenue une championne des gains à la loterie. Sa méthode de "réduction du hasard" éveille des convoitises...Ce ne serait pas un hasard si la maîtrise du même menait...trop loin.

Lu par : Denise von Arx
Durée : 7h. 32min.
Genre littéraire : Policier/épouvante
Numéro du livre : 80065
Résumé : Dans son kiosque, Irène Jaggi valide quantité de bulletins de loterie. Joueuse elle-même, elle travaille à maximiser ses chances, et cela lui réussit. Comment est-elle devenue une championne de la réduction du hasard ? Sa méthode éveille des convoitises. Justine, sa nièce, n’en sait-elle pas plus qu’elle ne veut l’admettre ? C’est la question que se pose Emmanuel Dorn, qui a fait de l’élimination du hasard la devise de son entreprise. Que se passe-t-il quand la maîtrise du hasard mène loin, trop loin ?


L'historique du mois : Bronstein dans le Bronx

1917. Le pas encore célèbre mais déjà remuant Trotski, de son vrai nom Bronstein, débarque aux Etats-Unis avec le rêve d'y allumer la flamme de la révolution mondiale. Mais la gauche américaine semble avoir d'autres marteaux et faucilles à fouetter...Ce livre nous permet d'entrer dans la tête de Trotsky (sans piolet).

Lu par : Simon Corthay
Durée : 4h. 40min.
Genre littéraire : Roman historique/biographique
Numéro du livre : 80115
Résumé : Par une froide matinée de janvier 1917, un paquebot accoste dans le port de New York. A son bord, Lev Davidovitch Bronstein - plus connu sous le nom de Léon Trotski. Après s'être échappé d'une prison sibérienne et avoir vécu en exil aux quatre coins de l'Europe, il débarque aux Etats-Unis avec un rêve : y allumer la flamme de la révolution mondiale. Bientôt, il s'installe avec sa famille dans le Bronx et fréquente les cercles d'intellectuels qu'il entend bien rallier à sa cause - le tout en entretenant un dialogue imaginaire désopilant avec sa conscience. Mais à mesure qu'il arpente Manhattan, découvre les clubs de ragtime ou les mille feux de Broadway, il s'aperçoit de la difficulté de sa tâche face à des socialistes qui, de ce côté-ci de l'Atlantique, semblent bien plus frileux que ses camarades de mère Russie... Dans ce roman enlevé, Robert Littell se saisit d'un épisode historique méconnu et nous entraîne dans la brève épopée américaine de Léon Trotski, lancé à la conquête du Nouveau Monde.


Le roman noir écolo-décalé du mois : L'envers de la girafe

Toulouse, un quartier populaire. Un protecteur des mauvaises herbes (si, si), une militante écolo, un vidéosurveillant et son adjoint amateur de girafes. Et la situation sociale. Et les psychés à fleur de peau...Un coup de tondeuse jamais n'abolira le hasard. Mais peut produire des étincelles. Vous en doutez? Alors lisez, c'est sombre et savoureux.

Lu par : Nicolas Jordan
Durée : 4h. 53min.
Genre littéraire : Policier/épouvante
Numéro du livre : 80142
Résumé : Dans un quartier périphérique de Toulouse, des gens mènent leur vie, se côtoient et s'observent. Il y Gaspard, chargé de la vidéo surveillance d'un carrefour, Pierre le chauffeur routier et sa compagne (qui se serait montrée nue à son balcon), un botaniste sourcilleux qui répertorie toutes les espèces végétales croissant entre les murs et les trottoirs, et l'homme à la girafe. A la manière de Robert Altman dans Short Cuts, Pascal Dessaint orchestre les chassés-croisés de personnages au bord de la crise de nerfs, jusqu'au drame prévisible... et inattendu.


Le désopilant primé du mois : La dernière tentation de Judas

Thriller religieux? Délire queer? Bazar théologique? Judas revient deux mille ans plus tard, afin d'accomplir une prophétie et retrouver celui qu'il dit ne pas avoir trahi (et dont il est très proche). Certains apôtres ne sont pas de son avis. Curieuse expérience de lecture que ce livre inclassable qui vient de de recevoir le prix Gargantua (avec lequel ce texte aux débordements rabelaisiens s'accorde à merveille) dans sa première édition.

Durée : 18h. 29min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 80139
Résumé : Rome, de nos jours. Immortel et séparé de Jésus depuis quelque deux mille ans, Judas trouve enfin une raison de sortir de sa léthargie : réaliser une ancienne prophétie. Après la découverte d'un évangile apocryphe écrit par Satan lui-même, il part à la recherche des trente deniers payés par les Romains pour la dénonciation de son amant, fort de la promesse que cela lui permettra de le retrouver dans l'au-delà. Alors, le monde saura qu'il n'était pas le traître dépeint par tous. Accompagné d'une partie des apôtres, combattu par les autres, aidé par Marie de Magdala et Lazare, sa quête aux accents de thriller religieux le bringuebale des sphères huppées de Wall Street aux bas-fonds de Londres, du tombeau maltais de Jean de La Valette au Vatican à la botte d'un Pierre, qui n'a de saint que le nom. Philippe Battaglia peint, dans un esprit résolument punk, une galerie de personnages et d'histoires au coeur de notre imaginaire collectif. Drôle et érudite à la manière de Terry Pratchett, cette apocalypse survitaminée bouscule notre vision des apôtres. Après tout, la Bible, c'est de la pop-culture.


Grands Prix francophones de l'automne 2025 : le récap

Après la tension de l'attente et l'euphorie de l'instant, le soulagement, la lenteur qui revient...provisoirement. Et avec elle le plaisir de la dégustation et la joie de constater que l'année 2025 fut un bon millésime littéraire. Des livres qui valent, non seulement de par les distinctions  - méritées - reçues (hasardeux et fragile sésame) mais pour leur qualité réelle et intrinsèque. Certains, comme des néctars de garde, vieilliront même avec élégance. A découvrir ou redécouvrir!

Lu par : André Cortessis
Durée : 20h. 30min.
Genre littéraire : Roman historique/biographique
Numéro du livre : 79838
Résumé : En 1976, mon père a rouvert la maison qu'il avait reçue de sa mère, restée fermée pendant vingt ans. A l'intérieur : un piano, une commode au marbre ébréché, une Légion d'honneur, des photographies sur lesquelles un visage a été découpé aux ciseaux. Une maison peuplée de récits, où se croisent deux guerres mondiales, la vie rurale de la première moitié du vingtième siècle, mais aussi Marguerite, ma grand-mère, sa mère Marie-Ernestine, la mère de celle-ci, et tous les hommes qui ont gravité autour d'elles. Toutes et tous ont marqué la maison et ont été progressivement effacés. J'ai tenté de les ramener à la lumière pour comprendre ce qui a pu être leur histoire, et son ombre portée sur la nôtre.
Durée : 12h. 31min.
Genre littéraire : Roman historique/biographique
Numéro du livre : 80052
Résumé : Par une nuit glaciale, le père Lamandre recueille une fillette de six ans venue frapper avec insistance à sa porte. L’enfant aux yeux admirables tremble de froid et de faim. Elle a les pieds en sang dans ses souliers à boucles d’argent, mais refuse de répondre aux questions qui lui sont posées. Le vieux prêtre ne saura que son prénom : Anne. Vingt ans plus tard, Anne est devenue Lady Clarick. Richissime, courtisée, elle a l’oreille des grands et le cardinal de Richelieu ne jure que par elle. Pourtant, dans l’ombre, quatre hommes connaissent son vrai visage et sont prêts à tout pour la punir de ses forfaits. Manipulatrice sans foi ni loi, intrigante, traîtresse, empoisonneuse, cette criminelle au visage angélique a traversé les siècles et la littérature : elle se nomme Milady. Voici venu le temps d’écarter la légende pour rencontrer la femme. Même un personnage de fiction peut réclamer justice. Ce roman inoubliable, écrit d’une voix puissamment contemporaine, rend vie à Milady et nous offre son histoire dont Dumas a semé les indices dans Les Trois Mousquetaires. Magnifique portrait d’une femme libre menant, pour sa survie, un jeu dangereux. Dans une époque où trop d’hommes voudraient la contraindre et la posséder, elle se bat – jusqu’à la transgression ultime – pour son pays, pour son idéal et pour sa liberté.
Durée : 4h. 11min.
Genre littéraire : Roman historique/biographique
Numéro du livre : 79686
Résumé : Née en 1818 à La Nouvelle-Orléans, Élizabeth n’a pas reculé quand, victime de deux tentatives de viol, elle a freiné les élans prédateurs d’un ami de son père. Sa grand-mère, ancienne esclave arrivée d’Haïti au début du siècle dans le sillage du maître qui l’avait affranchie, lui a donné un exemple de résistance silencieuse : devenue une commerçante prospère, elle n’a plus jamais accepté de se soumettre au désir d’un homme. Confiante dans la force qu’elle a tôt transmise à sa petite-fille en l’invitant dans la ronde mystérieuse des divinités vaudou, elle n’hésite pas à couvrir sa fuite : Élizabeth embarque pour Port-au-Prince, où nous la retrouverons bien des années plus tard, aux commandes de sa vie, mère d’un homme qui traverse la ville en libérateur. En cette année 1867, rien ne destinait Régina, née pauvre parmi les pauvres, à rencontrer le général Léonard Corvaseau. C’est pourtant à son côté que va se poursuivre sa trajectoire d’émancipation. Avec ce portrait en miroir de deux femmes, ses lointaines grands-mères, qui reconnaissent chacune en l’autre « une semblable, une sœur échappée à la rudesse des conventions », la grande romancière haïtienne nous offre un magnifique hommage à toutes les Passagères de nuit (à commencer par celles des bateaux négriers), ces vaincues de l’histoire dont la ténacité et la connivence secrète opposent à la violence du monde une lumineuse vaillance.
Lu par : Nathacha Appanah
Durée : 9h. 1min.
Genre littéraire : Roman historique/biographique
Numéro du livre : 79678
Résumé : La nuit au coeur entrelace les histoires de trois femmes victimes de la violence de leur compagnon. Quand Nathacha Appanah apprend, en 2021, la mort de Chahinez, brûlée vive par son mari en pleine rue près de Bordeaux, elle ne peut qu’affronter son propre récit de violence et aussi celui de sa cousine, Emma, tuée par son mari à l’île Maurice en 2000. Elle livre son expérience terrible entre les mains d’un homme puis mène l’enquête pour reconstituer l’engrenage dans lequel Chahinez et Emma ont été prises. Elle cherche la vérité de ces femmes, par-delà le temps et les secrets, avec la parole des vivants et le murmure des fantômes. Sur le fi l entre force et humilité, Nathacha Appanah scrute l’énigme insupportable du crime conjugal, quand la nuit noire prend la place de l’amour.
Durée : 13h. 5min.
Genre littéraire : Roman historique/biographique
Numéro du livre : 79641
Résumé : Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, un jeune bourgeois bordelais rencontre une jeune fille pauvre, apatride, fille d’une aristocrate germano-russe ruinée et d’un Géorgien bipolaire, disparu et certainement fusillé à la Libération. Il devine, en l’épousant, qu’il s’engage dans tout autre chose que l’union paisible avec la jeune bourgeoise bordelaise à laquelle il était promis. Mais il n’imagine pas à quel point, ni quel destin romanesque et quelle somme d’épreuves l’attendent au cours des soixante-et-onze ans de son mariage avec Hélène Zourabichvili, qui deviendra sous son nom à lui, Carrère d’Encausse, spécialiste internationalement reconnue de la Russie (mais aussi de l’épizootie du mouton en Ouzbékistan), familière du Kremlin et de ses maîtres successifs, secrétaire perpétuelle de l’Académie française, ni qu’avant de mourir lui-même - « 147 jours après elle et, à mon avis, de chagrin », écrit Emmanuel Carrère - il assistera, dans la cour des Invalides, à ses funérailles nationales.
Durée : 8h. 1min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 80049
Résumé : Les Forces reprend et détourne les motifs du roman d’apprentissage. Alternant le prosaïque et le théorique en un éclair, le livre se déploie dans une narration allant du tragique au comique. Nous vivons le parcours initiatique et politique de la narratrice. L’ensemble est porté par une nature perçue comme un flux incessant, une énergie vitale, dont chaque élément peut contenir la totalité. On pense à Fiodor Dostoïevski, à Samuel Beckett, à Simone Weil également dans son approche de la force. Un roman cardinal dans l’œuvre de Laura Vazquez.
Lu par : Francine Crettaz
Durée : 4h. 48min.
Genre littéraire : Roman historique/biographique
Numéro du livre : 80075
Résumé : Premier roman virtuose, Toutes les vies est le récit d’une histoire d’amour sublime, d’un deuil impossible et d’une quête spirituelle qui sauve.
Lu par : Fabienne Franzi
Durée : 5h. 14min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 79897
Résumé : Comment raconter l’amour aujourd’hui ? On pourrait décrire un mariage de conte de fées, parler de cette actrice de cinéma dont le mari producteur exploite la beauté. Ou dépeindre un émoi naissant. Mais il faudrait aussi ouvrir les portes closes des appartements bourgeois, et dévoiler la violence intime qui pousse au meurtre. C’est ainsi que Louis-Henri de La Rochefoucauld nous révèle différents visages de l’existence et interroge avec son humour et sa mélancolie légendaires la possibilité d’aimer encore au XXIe siècle.


Prix du meilleur roman étranger 2025

Créé en 1948 par un groupe de directeurs de maisons d’édition, le Prix du meilleur livre étranger a distingué cette année, dans la catégorie fiction, l'autrice galloise Carys Davies, pour un roman tout en finesse et sensibilité.

Lu par : Xavier Clément
Durée : 4h. 13min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 80143
Résumé : 1843. Ivar, le dernier habitant d`une île perdue au large de l`Écosse, mène une vie solitaire et paisible, jusqu`au jour où il trouve sur la plage, au pied d`une falaise, un homme inconscient. Le nouveau venu se nomme John Ferguson, pasteur sans le sou envoyé pour chasser Ivar de ces terres et libérer ainsi des hectares de pâturage pour des troupeaux de moutons. Ne se doutant pas des intentions de l`inconnu, Ivar lui fait une place dans sa maison et, bien que les deux hommes ne parlent pas la même langue, un lien fragile se tisse peu à peu entre eux. Pendant ce temps, sur le continent, Mary, la femme de John, attend impatiemment des nouvelles de la mission de son époux. Dans la rudesse de ce décor lointain, au-delà de l`archipel des Shetland, se déploie le drame intime qu`imagine Carys Davies, avec autant de tension que de tendresse : le portrait touchant et cristallin de gens ordinaires ballottés par l`Histoire, et l`exploration de ce qui sépare les hommes comme de ce qui les rapproche. Aussi maîtrisé que surprenant, ce court roman est une merveille narrative au style concis et puissant. [Prix du Meilleur Roman étranger 2025]


Prix Giono et Académie Hors Concours 2025

Pas des moindres! Bien que pas aussi médiatiques, voici deux prix qui mettent en lumière des livres riches et puissants. Le premier, décerné au meilleur “raconteur d’histoires”, récompense un ouvrage laissant une large place à l’imagination, dans l’esprit de Giono. Le deuxième, reconnu comme une distinction majeure dédiée à l’édition indépendante, a cette année honoré un texte "somptueux et infiniment poétique".

Lu par : Pierre Biner
Durée : 3h. 13min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 79876
Résumé : Voilà l’histoire de Josef, dont la famille a été frappée, alors qu’il venait de naître, par une série de drames qui ne lui ont jamais été racontés. Au lendemain de la guerre, dévoré par le besoin de comprendre ce qui lui échappe, il quitte son village et ceux qu’il aime, tourne le dos à son avenir et entame une vie vagabonde à travers forêts et montagnes. Ceux qui le croisent le prennent pour un mendiant, un saint, un fou. De cette existence sur le fi l, en marge du monde, il tirera sa sagesse, et la force de revenir à la ferme de la Haute-Folie, où tout a commencé, pour faire face aux démons du passé...Peut-on être en paix en ignorant tout de sa lignée ? Qu’est-ce que la folie, sinon le pays des souffrances qui n’ont nulle part où aller ? Servi par un style fulgurant, ce roman cruel et lumineux explore les malédictions qui touchent ceux dont l’histoire est ensevelie sous le silence.
Durée : 7h. 2min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 77876
Résumé : Alors qu'un étrange vent de sable ensevelit le pays, deux hommes se croisent chez tante Fátima. Dans Jérusalem, ville labyrinthe, on se séduit chaque nuit en imaginant des histoires de jinns, de lions et de chevaliers. En cette saison démoniaque, Gabriel et Isaac s'aiment, se perdent et se retrouvent, puis décident, en dépit du sable et des checkpoints, de partir en vacances... Mais n'est-ce pas un projet fou dans un pays morcelé ? De Jérusalem à Jéricho, puis au mystérieux village où l'on oublie de mourir, jusqu'aux piscines de Salomon, c'est une aventure amoureuse, une recherche de lumière et de liberté. Karim Kattan, auteur magicien, nous raconte de sa voix enchanteresse le ravissement de Gabriel et d'Isaac dans leur Palestine ardue, baroque et fabuleuse.


Thème : l'incontrôlable passion du hasard

Pourquoi joue-t-on? Atavisme d'enfance, désir de maîtriser ce qui nous échappe, illusion de puissance fragile et instantanée, toujours décue, toujours recommencée? Frémissement excitant du danger au bout des doigts, au bout des dès? Ou de la plume. Car n'est-ce pas cela aussi, un peu, l'acte d'écrire et son déchet sublime, la littérature?

Lu par : Françoise Golaz
Durée : 7h. 59min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 17562
Résumé : Nashe, ex-pompier de Boston qui a hérité de deux cent mille dollars, rencontre Pozzi, joueur de poker professionnel, alors qu'il sillonne l'Amérique sans but particulier. Fort du soutien de son compagnon de hasard, il décide d'investir le restant de sa fortune dans une partie supposée sans risque contre deux millionnaires excentriques, Flower et Stone. C'est alors que l'extravagant commence...
Durée : 8h.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 18035
Résumé : Alexis Ivanovitch joue d'abord pour gagner, puis pour étonner, enfin pour espérer. Il n'a pas misé seulement de l'argent mais sa vie elle-même. Ce récit suit comme une ombre la vie de Dostoïevski , durant quinze ans, à Moscou et à Baden-Baden où il se ruina au jeu. Jouer, c'est tenter le diable, c'est aussi tenter Dieu. Alexis a voulu tout risquer, toucher le fond pour connaître la compassion et la grâce divine. Il y a une autre malédiction dans la vie du joueur, une femme-bourreau, Pauline, la belle-soeur du général qu'il sert comme précepteur. C'est dans la vie de l'auteur, Apollinaria, que Dostoïevski aima d'un amour douloureux. Autour d'eux, des êtres malfaisants ou étonnants, dévorés par la passion du gain. Ce court roman, plein de brio, annonce toute l'oeuvre de Dostoïevski . « Demain, demain tout cela finira », dit le joueur qui recommence à jouer éternellement.
Lu par : Marianne Pernet
Durée : 3h. 25min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 30336
Résumé : C'est l'histoire d'un homme qui joue. Pourquoi joue-t-il ? Pour jouir du moment ? Pour fuir quelque chose ? Paul gagne pourtant convenablement sa vie, il a une femme belle et intelligente qui réussit dans son métier. Rien de flamboyant dans son jeu, pas de casino, de roulette et de mélodrame. Non, le jeu le plus simple, le jeu en ligne, les paris sur des matchs de football. Et c'est précisément parce qu'il est plus simple, qu'il peut s'y adonner de chez lui, qu'il est le plus captivant, dans les deux sens du terme : il le captive, il en est captif. Sara se méfie, Sara souffre, Sara menace. Paul promet d'arrêter. Il recommence. Il ment. Croit à ses mensonges. Tente d'arrêter. Se désintoxique. Recommence. Et toujours en se donnant les justifications les plus habiles, les plus spécieuses, les plus mensongères, car c'est lui qui raconte l'histoire de son jeu. Et nous comprenons que c'est avec sa vie qu'il joue."Je ne la '' touchais plus '', comme elle disait, comme elle en souffrait. Pour le dire de façon vulgaire, je ne bandais pour rien d'autre que me mettre en jeu, miser de l'argent, risquer de le perdre, et, si je baisais quelqu'un, ce n'était jamais que les bookmakers, en me montrant plus perspicace qu'eux". Cet artiste de la confidence, jusqu'à quel point ne ment-il pas dans son récit même ? Ce qui est certain, c'est que "le jeu est plus fort que le joueur". Avec la finesse psychologique qu'on lui connaît, la délicatesse dans l'approche des sentiments violents, Philippe Vilain fait le portrait d'une passion, le portrait d'un couple, le portrait de la nocivité profonde de cette passion sur ce couple.
Durée : 8h. 14min.
Genre littéraire : Policier/épouvante
Numéro du livre : 68315
Résumé : Laurence Graissac grandit aux côtés de son frère, Thierry, qui prend toujours un malin plaisir à la harceler et à l'humilier. Du pavillon sinistre de son enfance à Saint-Flour, elle garde des blessures à vif, comme les signes d'une existence balayée par le destin. Mais Laurence a bien l'intention de devenir la femme qu'elle ne s'est jamais autorisée à être, quel qu'en soit le prix à payer. Le jour où le discret docteur Bashert, en proie à une addiction au jeu, croise sa route, la donne pourrait enfin changer... Thriller psychologique d'une rare intensité, Cinq cartes brûlées va vous plonger au coeur de la manipulation mentale. De celle dont on ne revient jamais indemne. Prix Landerneau du polar 2020
Durée : 2h. 37min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 20808
Résumé : La vieille ne répondait pas. Hermann se releva. " Sorcière ! s'écria-t-il, en serrant les dents, je saurai te faire parler !.. " Et il tira un pistolet de sa poche. A la vue du pistolet, la comtesse, pour la seconde fois, manifesta une violente émotion... " Allons donc ! cessez de faire l'enfant, dit Hermann, en lui prenant la main. Je vous demande pour la dernière fois : Voulez-vous me dire vos trois cartes ! Oui ou non ? " La comtesse ne répondit pas. Hermann vit qu'elle était morte.
Durée : 21h. 28min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 33789
Résumé : Recherché par le FBI : Luke Rhinehart, 32 ans, marié. Profession : psychiatre. Résidence : New York. Motif : subversion de la vie quotidienne. Le psychanalyste Luke Rhinehart a décidé de transformer son existence en un immense jeu de hasard : il laisse de simples dés prendre pour lui toutes les décisions de son existence. Très vite, le "syndrome du dé" se répand dans la population. Et les autorités s'inquiètent. Car le Dr Rhinehart a peut-être inventé, sans le savoir, le moyen d'en finir pour toujours avec la civilisation. L'Homme-dé, manifeste subversif affirmant le droit à l'expression de tous les fantasmes, est devenu très vite une sorte de mot de passe pour initiés. Après sa publication quasi clandestine en France (1971), il fait désormais partie des "livres cultes" dont la lecture s'impose à chacun.


Hommage : Félix Vallotton, centenaire de sa disparition (1925 - 2025)

Né à Lausanne le 28 décembre1865, Félix Vallotton s'installe rapidement à Paris, où ses gravures sur bois, ses illustrations et ses tableaux lui valent une renommée mondiale.  Masi, artiste polymathe, la littérature ne le lassa pas indifférent. Il s'y consacra aussi avec sérieux. Romans, saynètes et autres pièces de théâtre témoignent de sa versatilité.
Vallotton est décédé le 29 décembre 1925, à Neuilly-sur-Seine. Il avait 60 ans. Certains de ses œuvres littéraires ont été publiées à titre posthume.

La  BSR a enregistré trois romans de Vallotton, ainsi que, grâce au collectif Polyphonie, deux de ses pièces théâtrales parues dans l'excellent recueil des éditions Zoé :

Durée : 7h. 34min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 14764
Résumé : Le premier roman de Vallotton pourrait être intitulé « Scènes de la vie parisienne ». Il y raconte les ambitions et les déceptions de dynasties bourgeoises oscillant entre affaires, administration et bohème, aspirant au succès mais ne cessant de retomber dans la médiocrité. Dans la peinture de ses personnages et de leurs destins croisés, Vallotton réussit le tour de force de marier empathie et distance ironique. (Babelio)
Lu par : Michèle Quellet
Durée : 6h.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 20528
Résumé : Si les toiles du célèbre Félix Valloton (1865-1925) frappent par leurs couleurs profondes, son roman La vie meurtrière, rédigé entre 1907 et 1908 et publié de manière posthume en 1927, est imprégné d'une inquiétante noirceur. Jacques Verdier, artiste de vingt-huit ans, s'est suicidé à son domicile. Il a laissé à l'attention du commissaire qui constatera les faits une courte lettre et un pli. Dans ce pli, un manuscrit au titre intrigant, Un amour, déroule de façon implacable le récit d'une vie funeste... Bien malgré lui, le défunt semble avoir provoqué depuis sa plus tendre enfance d'épouvantables accidents mortels. Crises cardiaques, chutes, empoissonnements, brûlures se sont multipliés autour de lui jusqu'à ce que la question lancinante de sa propre responsabilité l'accule à envisager une solution radicale. Jacques portait-il en lui, comme il le croyait un " fatal pouvoir ", un " principe de mort " ?
Durée : 7h. 15min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 17615
Résumé : Publié plusieurs années après la mort de Vallotton, ce roman, auquel il a travaillé pendant les dernières années de sa vie, est le résultat des réflexions sur son art suscitées par la guerre et par l'absolu dégoût qu'elle a développé en lui. L'action se déroule dans une petite ville bretonne, après la fin des hostilités. Un journaliste et ancien soldat s'y installe pour quelques mois, il veut écrire. À travers son regard, on découvre le présent et le passé d'une communauté humaine, ses secrets, ses bassesses. Un roman noir, sans illusion, écrit dans une langue inventive, loin de tout misérabilisme.
Durée : 1h. 52min.
Genre littéraire : Théâtre
Numéro du livre : 80135
Résumé : La tentation de l’écriture a accompagné Félix Vallotton tout au long de son existence. De son vivant, seules ses critiques d’art étaient connues, mais l’artiste a également achevé trois romans, après s’être essayé au registre dramatique en composant plusieurs comédies. Ce volume rassemble pour la première fois toute sa production littéraire, dont un volet théâtral resté jusque-là entièrement inédit. À lire ces pages, on mesure combien la littérature pour Vallotton n’était pas un passe-temps, mais un moyen privilégié d’exprimer un rapport au monde marqué par la désillusion et dynamisé par un regard constamment ironique.
Durée : 24min.
Genre littéraire : Théâtre
Numéro du livre : 80136
Résumé : La tentation de l’écriture a accompagné Félix Vallotton tout au long de son existence. De son vivant, seules ses critiques d’art étaient connues, mais l’artiste a également achevé trois romans, après s’être essayé au registre dramatique en composant plusieurs comédies. Ce volume rassemble pour la première fois toute sa production littéraire, dont un volet théâtral resté jusque-là entièrement inédit. À lire ces pages, on mesure combien la littérature pour Vallotton n’était pas un passe-temps, mais un moyen privilégié d’exprimer un rapport au monde marqué par la désillusion et dynamisé par un regard constamment ironique.


Ephéméride : Maurice Genevoix (1890 - 1980)

Le 29 novembre 1890  naît à Decize (France), l'écrivain Maurice Genevoix. Son nom laisse entrevoir son ancêtre genevois, catholique fuyant le calvinisme. Amour de la nature et de la vie à la campagne, goût du voyage et sensibilité poétique singularisent sa production abondante. Membre de l'Académie française depuis 1946, Genevoix décède en septembre 1980. Il repose au Panthéon.

Durée : 5h. 28min.
Genre littéraire : Roman historique/biographique
Numéro du livre : 71578
Résumé : Un jour a pour thème la simplicité dans la fraternité : le vieux Fernand d'Aubel, qui est à l'évidence une partie de Genevoix lui-même, se confie à ce dernier le temps d'une journée pendant laquelle les deux hommes parcourent le domaine forestier de d'Aubel. Un jour a la beauté de la simplicité. Une oeuvre intemporelle, un hommage du quotidien à la vie. Un éloge de la poésie. Une ode à la nature.
Durée : 5h. 41min.
Genre littéraire : Nouvelle
Numéro du livre : 14338
Résumé : Provincial d'origine, amoureux de la nature et de sa Loire natale, l'auteur a compris, bien avant la mode écologiste, que la vie moderne donne à l'homme la nostalgie des plaisirs simples et vrais. Entraînant le lecteur dans une promenade curieuse et attentive à travers bois et forêts, il se propose de le ramener à ces " réalités chaleureuses " qu'il était en passe d'oublier. Réflexions, commentaires, rêveries et portraits d'animaux : l'ablette (poisson), le lapin, la girafe, le ménate, le cobaye, le castor, l'hérisson, le sanglier, le merle, le lézard ou le cygne sont autant de prétextes à des réflexions empreintes de sagesse et non dénuées de morale. Une trentaine de chroniques ou plutôt de "contes oralisés" qui donnent "une vision" très lucrécienne de la nature dont les secrets et la beauté restent à découvrir... .
Durée : 5h. 14min.
Genre littéraire : Roman d'amour
Numéro du livre : 17975
Résumé : En juillet 1905, à Chasseneuil, dans le Val de Loire, Julien Derouet, dix-sept ans, lycéen "entre ses deux bacs", se voit offrir des vacances merveilleusement inattendues : un séjour d'un grand mois en Allemagne. C'est la prestigieuse Mme Roy qui l'invite à les y accompagner, elle et ses filles, Brigitte, l'aînée, Blonde, la cadette, dont Julien est amoureux depuis l'enfance...


Bon vent

Chères auditrices et lectrices, chers auditeurs et lecteurs. Cela brille, ça pétille, précoces décorations des fêtes et marchands affairés. Elle approche, la trêve des confiseurs (qui ne nous empêchera pas de vous fournir quelques douceurs litéraires). Mais avant, il y a, précisement, l'Avent où chaque jour est une fenêtre s'ouvrant sur une surprise, ou sur une réconfortante évidence. Ainsi nous vous avons concocté un modeste calendrier littéraire, actif dès le premier décembre, à consulter en suivant ce lien.

Prenez bien soin de vous, mais osez le risque de la découverte!