Coup de cœur de Benigno
Frapper l'épopée, d'Alice Zeniter
La jeune Tass, professeure à Nouméa, est porteuse d’une riche et douloureuse histoire qui la dépasse. Ou plutôt deux histoires qui s’entremêlent, la sienne et celle de son île, la Nouvelle-Calédonie, fascinante et méconnue. Tandis que des jeunes Kanak inventent « l’empathie violente » comme réponse à la domination coloniale, l’enseignante part à la recherche de deux élèves disparus, et s’enfonce ainsi dans la nature de l’île et dans la profondeur du passé. Qui sinon une orfèvre des mots telle qu’Alice Zeniter, aurait pu faire éclore un tel bijou de savoir, de réflexion et de tendresse, dans une trame palpitante qui tient à la fois du polar engagé et du roman d’aventures ? Plaidoyer pour le respect de la mémoire et chant d’amour à ce qu’il y a de mieux dans l’âme humaine, ce livre est une lecture essentielle.
Coup de coeur de Fanny
Avec toi je ne crains rien, d'Alexandre Duyck
1942, un couple, une famille, un foyer - joyeux, aimant, travailleur. Dans les alpages, un tragique accident. Une perte effroyable, un silence insupportable. Des parents disparus, au sommet d’un monde impitoyable. 2017, la montagne « rend » enfin les corps après 75 ans d’attente… L’auteur sublime ce fait divers dans un roman très touchant et prenant. Avec toi je ne crains rien, ou la témérité d’une femme amoureuse.
Coup de coeur de Benigno
Le ciel tombe, de Lorenza Mazzetti
Italie, deuxième guerre mondiale. Penny, petite orpheline espiègle et rebelle, est recueillie par la famille de son oncle, à la fois sévère et généreux. Endoctrinée par la propagande, la sensible Penny adore Mussolini, omniprésent. Quoique juif, le riche oncle est apprécié au village, toléré par certains, respecté de tous. Mais les Allemands arrivent...
Raconté brillamment à hauteur d’enfant, la fraîcheur et l’innocence du propos ne permettent que mieux d’en saisir l’horreur. Bouleversant.
Coup de cœur d'Isabelle
Sarek, d'Ulf Kvensler
Un décor magique, impressionnant, menaçant? Un espace infini, liberté ou prison? Où se perdre, ou se révéler? A couper le souffle et à perdre le Nord, au propre comme au figuré, mais à lire absolument, de préférence bien au chaud avec une brioche à la cannelle quand la tempête souffle dehors.